Mizdakhan

Le vaste campement de Mizdakhan est situé sur les collines, à la périphérie ouest de la ville de Khozheli, s’étendant des deux côtés de la route menant à Kounia-Ourguentch.

La cité antique de Mizdakhan fut fondée sur la colline ouest aux IVe – IIIe siècle avant J.-C. Aujourd’hui, les ruines du campement sont connues sous le nom de Gyaur Kala de Khozheli, « la forteresse des infidèles ». La cité a été baptisée de ce nom, suite à l’invasion arabe du VIIIe siècle, puisque ses habitants étaient principalement zoroastriens (adorateurs du feu). Le terme gyaur se rapportait donc sans doute à une région occupée par des zoroastriens. Selon les recherches menées, un vaste centre dédié au commerce et à l’artisanat y a été construit dans l’Antiquité, non loin de la piste septentrionale de la grande route de la soie.

Durant la période kouchane (Ie – IVe siècle), la ville s’étendait également sur la colline ouest, recouvrant d’anciennes strates de culture. Du IXe au XIe siècle, la cité de Mizdakhan connut une période de renaissance lors de la construction de la citadelle fortifiée. Durant cette période, les coutumes funéraires ont changé, indiquant l’adoption d’une nouvelle religion – l’islam. Au début du XIIIe siècle, en raison de l’invasion de l’oasis de Khorezm par les Mongols et de la victoire des troupes de Djötchi en 1221, la vie de la cité fut temporairement suspendue. Au début du XVsiècle, l’ancienne citadelle a été délaissée au profit d’une nouvelle, construite à proximité. L’édification de la mosquée Juma et du khanqah Sulayman Khaddadi Musaviya date également de cette période.

Plusieurs sites grandioses et magnifiques, tels que les mausolées Mazlumkhan Sulu, Khalif Erejep et Chamoun Nabi ainsi que la butte Jumart kassab sont situés sur la colline est de Mizdakhan.

Les ruines du mausolée Khalif Erejep sont situées à 120-130 mètres au sud du mausolée Mazlumkhan Sulu et remontent aux Xe – XIe siècle après J.-C. Autrefois, il s’agissait d’une construction carrée de 11 × 11 mètres. Seuls trois murs du mausolée ainsi que des vestiges mineurs de dômes en maçonnerie et une structure de façade en briques de terre cuite émaillée subsistent encore aujourd’hui. Selon les scientifiques, le monument serait d’origine soufie, ce qui se retrouve dans son nom et son agencement.

Le complexe de Mizdakhan compte un autre monument célèbre, le mausolée Chamoun Nabi, situé à proximité de la butte Jumart kassab. De forme rectangulaire, il présente une façade principale mise en valeur par un portail et orientée vers l’est. Il abrite une pièce rectangulaire toute en longueur couverte de sept dômes successifs. Tleukhan jouxte sa façade occidentale. D’après les découvertes, ces deux bâtiments ont été construits aux XIIIe – XIVe siècle.

Selon une légende célèbre, Chamoun Gaziyn (Nabi) était un brillant guérisseur et un homme puissant qui pouvait également accomplir des miracles. À son arrivée dans la région, il avait pour but de prêcher une nouvelle religion et il a commencé à soigner les malades sans en tirer profit. Chamoun Nabi vivait à l’endroit où se situe maintenant sa tombe.

À en croire une autre légende, un homme riche, du nom de Jumart vivait dans la cité antique de Mizdakhan. Un jour, alors que le pays souffrait d’une mauvaise récolte, Jumart distribua gratuitement de la viande fraîche dans les environs. Il fut alors considéré comme le saint patron des bergers. Lorsque ces derniers commençaient à perdre du bétail, ils menaient leur troupeau sur la colline et faisaient tourner les bêtes sept fois autour de la butte.

Les origines du nom Jumart ont été associées à Gaumard, l’antique héros mythique de la cosmogonie zoroastrienne à tête de taureau et corps d’homme. Il vivait sur la terre de l’Airyanem Vaejah (Khorezm) sur la rive du fleuve sacré Dayti (Amou-Daria).

La cité de Mizdakhan fut habitée jusqu’au XIVe siècle après J.-C.